Points clés de building bridges 2023

Une nouvelle édition de Building Bridges est passée et, à mesure que le mouvement grandit, la qualité et la diversité du dialogue qui se déroule dans le cadre du programme de la conférence augmentent également. Cette année, SFG s’est efforcé d’inscrire à l’ordre du jour des sujets uniques et avant-gardistes et, grâce à la collaboration de nos partenaires et des intervenants, nous pensons y être parvenus. Voici trois points clés à retenir de chacun de nos principaux événements.

Pitch: Lancement de la carte intéractive et du Peace Finance Hub
Mardi, SFG a organisé une présentation au cours de laquelle nous avons lancé deux nouveaux outils interactifs qui soutiennent notre communauté.

  1. Delphine Bachmann, Conseillère d’Etat pour l’économie et l’emploi, a souligné le caractère unique de l’écosystème genevois en tant que hub multilatéral et centre financier mondial. C’est l’endroit idéal pour construire les collaborations nécessaires à la transition vers un centre financier durable et inclusif. Elle a noté que la durabilité peut être un moteur de prospérité et a souligné l’importance de l’égalité des sexes pour libérer de la valeur dans l’économie.
  2. José Ramos Horta, président du Timor-Leste et lauréat du prix Nobel de la paix, a noté que la Suisse a un rôle important à jouer dans la réduction des inégalités mondiales en raison de sa neutralité et de ses ressources. Il a appelé tous les dirigeants (qu’ils soient au gouvernement, dans les entreprises ou dans tout autre type d’organisation) à se fixer des objectifs clairs et à rester concentrés dans leur quête de durabilité.
  3. SFG a dévoilé sa carte interactive et son Peace Finance Hub. La carte de l’écosystème fournit des informations précieuses sur les acteurs qui font progresser la finance durable et de quelle manière. Elle a pour but de faciliter la collaboration. Elle est ouverte à la consultation publique jusqu’au 15 novembre. Le Peace Finance Hub regroupe des connaissances, des outils et des conseils utiles sur le financement de la paix. Les conflits continuent d’augmenter dans le monde et sont donc une réalité que la plupart des portefeuilles doivent prendre en compte pour se protéger contre le risque de conflit et pour s’assurer que leurs investissements ne favorisent pas les conflits.

Repenser la finance pour une économie post-croissance :
Jeudi, SFG, Greenpeace et l’Impact Hub Geneva ont organisé un atelier sur la post-croissance. La session a commencé par deux présentations contextuelles et a ensuite donné aux participants l’opportunité d’explorer le sujet dans des discussions en table.

  1. Sandrine Dixson-Declève, du Club de Rome, a expliqué que la structure actuelle de la société et sa fixation sur la croissance nous ont non seulement fait franchir 6 des 9 limites planétaires, mais ont également créé des inégalités de richesse massives et de profondes disparités entre les personnes et les pays. Il est temps de passer rapidement à un système qui valorise le bien-être, la suffisance et la communauté.
  2. Peter Haberstich de Greenpeace a expliqué le concept de post-croissance, une société dont les fonctions centrales ne sont pas soumises à un impératif de croissance et ne dépendent pas de la croissance économique pour fonctionner. Nous vivons sur une planète dont les ressources sont limitées et nous consommons au-delà de ce qui peut être régénéré. Par conséquent, nous devons passer à un système qui se concentre sur le bien-être et la prospérité sans croissance économique et qui dissocie ces concepts du PIB. Nous avons besoin de suffisance, d’une forte dématérialisation de la consommation, du partage de produits durables et de l’économie circulaire.
  3. Le secteur financier étant fondé sur la croissance, il devrait fondamentalement changer pour être compatible avec l’économie post-croissance. Il pourrait s’agir de mesures telles que la réduction par les banques des prêts à ceux qui peuvent être accordés à partir du capital autogénéré, l’abandon par les gestionnaires d’actifs de la recherche des rendements les plus élevés au profit de la promotion d’entreprises durables, la préservation de la valeur à long terme et le soutien par des services financiers, des modèles d’entreprise des entreprises durables qui ne sont pas en pleine expansion.

L’activisme au XXIe siècle : le moteur du changement dans la finance :
Jeudi, SFG, UNEP FI et Alliance Sud ont organisé une conversation sur l’activisme qui a exploré le rôle des activistes et la façon dont nous pouvons augmenter leur espace d’action avec l’industrie financière.

  1. Un appel fort a été lancé en faveur d’une plus grande transparence de la part de l’industrie financière. Il est impossible de tenir les institutions responsables de leurs actions si l’on ne dispose que d’informations limitées sur les mesures qu’elles prennent. En outre, les activistes ont demandé un meilleur accès aux dirigeants et aux décideurs au sein des institutions financières afin de faire connaître leurs préoccupations et leurs appels à l’action.
  2. Les activistes ont fait remarquer qu’il est crucial d’exposer et de défier le pouvoir. Cela est particulièrement important dans des forums tels que Building Bridges, où les grandes institutions financières financent la majeure partie de l’événement et où les voix puissantes ne sont souvent pas contestées, en particulier pendant le sommet. Nous devons également faire de la place pour les voix contestataires et contradictoires. Elles doivent être mises en avant, sur la scène principale et pas seulement dans les salles annexes.
  3. Un changement de mentalité massif est nécessaire dans l’industrie financière, du sommet à la base. Cela ne peut se faire que par un changement systémique dans la manière dont les institutions financières se gouvernent et récompensent les performances (rémunération). La sensibilisation, la formation et le renforcement des capacités sont également essentiels. En outre, nous ne pouvons pas oublier l’importance du régime politique. Nous devons demander aux gouvernements d’en faire plus. Leurs plans ne sont tout simplement pas assez ambitieux et cela se répercute sur l’économie et la société.
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