Célébrons les 15 ans de SFG: Tour de Table avec nos fondateurs!

Pour notre 15e anniversaire, nous avons demandé à nos membres fondateurs de faire le point sur ce qui a été accompli dans le domaine de la finance durable au cours des 15 dernières années et quels sont les défis qui restent à surmonter pour s’assurer que l’industrie fasse véritablement la transition vers la durabilité. Voici quelques-unes de leurs réflexions.

 

Quelles sont les avancées les plus importantes dans le monde de la finance durable que vous avez remarquées depuis la fondation de SFG?

 

« L’incroyable progression des investissements dits durables, qui à l’époque ne représentaient qu’une modeste proportion (10 à 15%) et qui désormais constituent plus de la moitié des fonds distribués en Suisse.  Cette accélération  s’est produite en quelques années. La prise de conscience a été formidable, sous la pression des clients, du politique / réglementaire, des médias et de la société civile. l’ESG fait dorénavant partie de la stratégie de la plupart des institutions bancaires, ce n’est plus un “nice to have” c’est devenu un “must have” ».

– Angela Dewolff, Partenaire chez Conser

 

« Les Nations unies et l’écosystème ont réussi à faire en sorte que les principaux propriétaires et gestionnaires d’actifs adoptent le concept de finance durable ».
– Antoine Mach, co-fondateur et associé directeur chez Covalence

 

« S’il y a 15 ans la finance durable était un sujet de niche, son intégration est une évidence aujourd’hui non seulement dans les discussions mais bien dans les investissements eux-mêmes. A cet égard, au delà des controverses associées à ce type d’actif propre à tout développement, je suis convaincu que l’avancée la plus importante est l’intégration de la notion d’impact – en plus de la performance financière ou celle du risque – car elle renvoie directement à la responsabilité à la fois de de l’investisseur, comme de l’entreprise qui déploiera ses actifs ».

– Étienne Eichenberger, co-fondateur de Wise

 

« Le terme “durable” n’est plus incompatible avec “finance” ».

– Guillaume Taylor, Umbutu

 

« La durabilité est devenue l’enjeu premier de la finance et la tendance à suivre. La généralisation des bonnes pratiques y étant liées est une grande réussite, mais elle représente des défis considérables, notamment en ce qui concerne une définition claire du cadre réglementaire de la finance durable et sa mise en œuvre ».

– Cédric Lombard, Président et directeur des investissements, Impact Finance

 

« SFG a été créé par un groupe d’individus évoluant au sein d’institutions financières passionnés par l’alignement des investissements financiers sur les objectifs de développement durable. Aujourd’hui, la finance durable est pleinement reconnue et est défendue par les dirigeants des institutions financières. SFG a démontré qu’il est possible de changer le cours des institutions grâce au pouvoir et à l’influence que peut exercer un groupe d’individus agissant ensemble vers un objectif commun.  Félicitations à SFG pour vos importantes contributions à ce changement remarquable vers l’intégration de la finance durable en Suisse ! »

– Cheryl Hicks, première conseillère, Water Mandate

 

« Une meilleure appréhension et compréhension de l’hétérogénéité du secteur. Différentes intentions et approches de l’investissement durable existent et sont fonctions des différents styles de gestion, attentes des clients et exigences réglementaires. Chaque philosophie et chaque approche jouent un rôle légitime dans cet écosystème, dans la mesure où ils sont cohérents avec les objectifs financiers de l’investisseur ».

Natacha Guerdat, directrice générale, associée et directrice de la recherche, Asteria Investment Managers

 

« SFG est passé d’un petit groupe de professionnels visant à conduire un changement transformateur à une initiative reconnue avec de grands partenaires qui s’adresse à un large public ».

 Roland Widmer, Chef de projet Coopération internationale, Fairtrade Max Havelaar (Suisse)

 

Quels sont les défis auxquels l’industrie fera face dans les années à venir pour devenir plus durable ?

 

« L’avènement de la finance durable est une tendance lourde qui s’accompagne de défis non négligeables. Tout le monde en fait, mais l’investisseur peine à discriminer parmi la multitude des solutions. Il reste confus voire perdu face aux multiples  approches, terminologies et indicateurs utilisés. La crainte du “greenwashing” est réelle. Restaurer la confiance entre les prestaires et les investisseurs est un enjeu clé pour assurer la pérennité de la finance durable. On peut compter sur l’émergence de standards ESG et de vérification indépendante, mais il ne faudra jamais se défaire du bon sens et de l’esprit critique ».

– Angela de Wolff, Partenaire chez Conser

« Les défis qui nous attendent encore sont les suivants : les investisseurs doivent clarifier leurs intentions en matière de durabilité, par exemple leur préférence pour une approche de matérialité simple ou double. L’obligation fiduciaire des investisseurs envers leurs bénéficiaires est susceptible d’être redéfinie ».

– Antoine Mach, co-fondateur et associé directeur chez Covalence

 

« Pour devenir redevable pour chaque partie prenante, je pense que la standardisation et la lisibilité du reporting de la performance extra-financière pour l’investisseur reste un défi majeur même si les progrès vont clairement dans ce sens année, après année. Mais est-ce assez rapide? »
– Étienne Eichenberger, co-fondateur de Wise

 

« Mesurer l’impact tout au long d’une chaîne de valeur reste un défi de taille. Parfois, créer un impact positif sur une partie d’une chaîne de valeur crée également un impact négatif sur une autre partie. Tant que nous n’avons pas la capacité de mesurer toute la chaîne de valeur, il nous est difficile d’affirmer que nous avons effectivement un impact net positif sur la société et/ou l’environnement ».

– Guillaume Taylor, Umbutu

 

« Coincée entre le “greenwashing” et le cynisme d’un nombre croissant d’acteurs financiers ainsi que le mouvement “anti-woke” allant de paire avec les contestataires gauchistes du capitalisme, l’industrie de la finance durable tremble. La réglementation est la seule voie à suivre couplés à une prise de conscience croissante et une déontologie renforcée des professionnels du secteur et de leurs clients ».

– Cédric Lombard, Président et directeur des investissements, Impact Finance

 

« Ce dans quoi le secteur investit est une chose, mais la manière dont il le fait en est une autre. Les stratégies d’investissements mises en place par le secteur de la finance sont encore souvent en décalage avec les valeurs chères au développement durable.  Si, au cours de la dernière décennie, de nombreuses innovations ont été apportées aux secteurs dans lesquels l’industrie investit, le défi à venir consistera à innover également dans la manière dont le secteur investit afin de s’aligner véritablement sur les objectifs du développement durable ».

– Cheryl Hicks, première conseillère, Water Mandate

 

« L’investissement doit à l’avenir optimiser le risque, le rendement et l’impact. Les objectifs climatiques et autres impacts doivent être incorporés dans toutes stratégies d’investissement. Il y a de véritables attentes des investisseurs qu’ils jouent un rôle clé dans l’atteinte de résultats tangibles dans le monde réel. D’autre part un rôle croissant de la technologie dans la capacité de récolter et gérer des données globales. Notamment pour évaluer la crédibilité des plans de transition des entreprises et ainsi gérer les risques et opportunités d’investissement liés au changement climatique ».

Natacha Guerdat, directrice générale, associée et directrice de la recherche, Asteria Investment Managers

 

« L’un des principaux défis à venir est d’étendre les solutions au-delà de la maximisation du rendement ajusté au risque ».

 Roland Widmer, Chef de projet Coopération internationale, Fairtrade Max Havelaar (Suisse)

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