La Genève International – État des lieux 2022

La crise climatique est au cœur des préoccupations et le sujet s’invite désormais dans les débats politiques partout sur notre planète. Plus encore que d’autres enjeux mondiaux, elle nécessite une action concertée des États et un fort engagement de tous les acteurs de la société, y compris du secteur privé. Plus que jamais, il est essentiel de dépasser la réflexion en silo et d’encourager le dialogue entre les différents acteurs, qu’ils soient impliqués dans le domaine économique, social ou environnemental. Pour répondre au défi climatique et à ses ramifications sur le système social et économique, il est impératif de renforcer l’approche transsectorielle déjà présente dans le l’écosystème de la Genève Internationale.

La fondation pour Genève vient de publier son dernier rapport sur l’état des lieux de la Genève internationale. Dans ce rapport, Michel Jarraud, Secrétaire général émérite de L’Organisation Météorologique Mondiale, a analysé l’écosystème genevois afin de souligner les forces et les faiblesses du pôle genevois et d’en tirer un ensemble de recommandations.

 

Forces et faiblesses de la Genève internationale :

Genève dispose de nombreux atouts pour renforcer son rôle d’acteur majeur de la lutte contre le changement climatique.

Premièrement, la densité, la diversité et la complémentarité d’acteurs importants dans les domaines pertinents, qui n’ont pas d’équivalent dans le monde.

Plus spécifiquement, la présence d’acteurs internationaux majeurs dans les domaines scientifiques, environnementaux, financiers, industriels et académiques a permis le développement d’une tradition unique et d’un potentiel unique de passerelles transdisciplinaires. De plus, la présence active de la presque totalité́ des États membres des Nations Unies et la complémentarité entre acteurs non gouvernementaux et institutionnels font de Genève un hotspot de la coopération internationale. En addition à cela, la présence d’une diversité de médias respectés en combinaison avec des relais internationaux forts permet de renforcer l’impact des messages. Par ailleurs, la taille modeste de Genève, qui pourrait aussi être un point faible sur certains aspects, est un atout lorsqu’il s’agit de faciliter les interactions entre des acteurs à la culture variés.

Cependant, Genève a aussi des faiblesses qui doivent être prises en compte :

Premièrement, le coût particulièrement élevé de la vie à Genève et dans le canton. De plus, les limitations et le coût du système hôtelier rendent difficile la tenue de très grandes réunions, telles que celles des COP de la CCUNCC, qui attirent une participation de plusieurs dizaines de milliers de personnes (de 20 à 40 000).

En addition à cela, l’émergence de nouveaux pôles de gouvernance mondiale accroit la pression compétitive dans le domaine. De  nouvelles villes cherchent à se positionner l’espace de la coopération internationale lié au changement climatique. Par ailleurs, Genève et la Suisse ne sont pas toujours perçues, au niveau international, comme des leaders par l’exemplarité dans le domaine des actions pour soutenir la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Cela a des conséquences sur la crédibilité et l’image de la Genève internationale.

 

Recommandations suggérées :

Découlant de cette analyse, le rapport présente un ensemble de recommandations qui permettraient de renforcer le positionnement de la Genève internationale dans un espace se caractérisant par l’émergence de nouveaux pôles et l’accroissement de la compétitivité entre les villes.

Premièrement, le rapport souligne l’importance de renforcer les liens entre les organisations intergouvernementales, les NGOs et les acteurs économiques et financiers tant au travers de l’inclusion en amont des différents acteurs dans les réflexions qu’au travers d’actions transsectorielles. D’un point de vue d’ensemble, le rapport suggère une réflexion sur les thèmes de la santé, le prix du carbone et les impacts socio-économiques de la transition vers une économie plus verte et plus durable.

De plus, le rapport suggère un ensemble de recommandations plus spécifique, par exemple l’organisation d’une 4èmeconférence mondiale sur le climat ou encore la création d’un prix « Cartooning Against Climate Change » à l’effigie de « Cartooning for Peace ».

 

Le rôle du secteur financier :

Compte tenu de l’importance et de la diversité du secteur financier genevois, il s’agit de mieux sensibiliser l’ensemble de ses acteurs aux enjeux du changement climatique et à une meilleure prise en compte de tous les aspects liés à l’impact de ses activités sur la lutte contre les crises climatiques et sur un développement vraiment durable: prise en compte du coût du CO2 (et autres gaz à effet de serre) sur l’ensemble de la chaîne économique (de la production au recyclage), prise en compte des aspects économiques à moyen et plus long terme, de l’impact sur le monde du travail, des risques et potentiels en termes d’image, entre autres, mais aussi prise en compte des impacts environnementaux, comme la perte de biodiversité.

Des initiatives comme SFG et Building Bridges existent déjà et leurs succès démontre bien tant l’importance qu’a pris la lutte du changement climatique dans le secteur financier que de la résolve croissante des acteurs du secteur prendre part à la lutte contre le changement climatique, en tant que source de solutions plutôt que de problèmes.

 

lisez le rapport en entier ici !

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